Avec la création il y a de cela cinq ans d'un ministère de plein exercice spécialement dédié à ce sous-secteur il apparaît désormais une réelle prise de conscience au plus haut niveau de l'Etat de la nécessité de prendre en compte et de valoriser ce domaine en charge de produire pour notre économie et donc pour notre pays les Compétences Techniques et Professionnelles nécessaires à son essor et à son développement.
Le débat est aujourd'hui clos car l'importance de la Formation Professionnelle et Technique dans le développement économique de tout pays n'est plus à démontrer. L'amélioration de la qualité du travail par une main d'œuvre mieux formée est l'un des trois facteurs qui permettent des gains de productivité et contribuent donc à la croissance.
Ces trois facteurs servent de base à trois approches complémentaires et qui se recoupent dans une certaine mesure, mettant en relation les politiques éducatives et le développement économique ainsi que le bien-être social :
• l'approche d'alphabétisation technologique, c'est-à-dire l'accroissement de la capacité de la population active en intégrant des compétences technologiques dans les programmes éducatifs et d'alphabétisation ;
• l'approche d'intensification du savoir, c'est-à-dire l'accroissement de la capacité de la population active à utiliser les connaissances pour résoudre des problèmes concrets complexes afin d'augmenter la valeur ajoutée de la production économique ;
• l'approche de création du savoir ou l'accroissement de la capacité de la population active à innover et produire de nouvelles connaissances, dont pourront bénéficier tous les citoyens.
Ces trois approches correspondent aux objectifs politiques et à la nouvelle vision de l'avenir de l'enseignement et de la formation professionnels et techniques ainsi que de l'alphabétisation que met en œuvre mon département ministériel.
Cela suppose une vision holistique et intégrée de tous les sous-systèmes d'éducation et de formation en prenant bien entendu en compte les questions d'insertion et d'emploi. Ce qui ne saurait être sans l'implication de notre secteur économique et productif qui doit se trouver en amont et en aval de tous les dispositifs de formation.
Le manque ou l'insuffisance de qualifications professionnelles des jeunes et des adultes, des hommes et des femmes, des garçons et des filles, en zone urbaine ou rurale, avec ses corollaires, le sous-emploi et le chômage constitue une question prioritaire de développement à laquelle le Ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi se doit d'apporter une réponse !
La demande sociale est immense et constitue notre plus grand défi... et les moyens matériels, humains et financiers dont dispose aujourd'hui le ministère sont bien en-deçà des besoins réels du sous-secteur.
Un autre défi et pas des moindres réside aussi dans le renforcement de la qualité et par conséquent de la problématique de l'adéquation des produits du dispositif de formation aux besoins du monde du travail.
Ainsi donc, au-delà de la volonté politique affichée, des déclarations d'intention, de l'engagement de tous les cadres et agents du ministère à œuvrer pour relever le taux d'alphabétisation, développer les compétences, insérer tous ceux, nombreux, qui sont en attente et en besoin de qualification professionnelle, nous nous devons d'œuvrer à la mobilisation des ressources, appuis et moyens divers de notre politique.
Ce processus, reconnaissons-le est historique, engagé et irréversible ! Eduquer ou périr, comme l'écrivait le doyen Joseph KI-ZERBO ! Notre devoir est là !
Développer les compétences techniques et professionnelles pour soutenir la croissance économique, plus qu'un slogan, une nécessité !
Une urgente et incontournable nécessité !